Belloy-sur-mer : Le Château et ses Châtelains

Les familles qui ont possédé le plus longtemps les trois plus grandes propriétés de la commune sont: les anciennes seigneuries de Friville, d’Escarbotin et de Belloy-sur-Mer.

Belloy-sur-Mer fut toujours un hameau de Friville, mais il constituait une seigneurie distincte, dépendante de Cayeux.

Cette seigneurie de Belloy consistait en une maison seigneuriale avec 16 journaux d’enclos, 118 journaux de terre à labour et 10 journaux de bois, soit un total de 144 journaux. Le journal équivalant à 40 ares 66 centiares, 144 journaux représentent 58 hectares 55 ares. A ces terres s’ajoutaient quelques censives donnant un revenu annuel de 64 livres 18 sous et 8 deniers.

En 1480, Belloy appartient à Louise de la Motte, épouse de Jean de Pisseleu Ecuyer. Ils vendent en 1511 à Nicolas de Nouvillers Ecuyer, licencié es lois, Maîeur d’Abbeville. Sa petite-fille: Anne de Nouvillers Ecuyer épousa en 1530 Jean Cornu Ecuyer seigneur d’Embreville, qui fut Maïeur d’Abbeville en 1552. Leurs descendants se sont succédés à Belloy durant plus de deux siècles, jusque vers 1755, époque à laquelle Madeleine, Angélique cornu, Dame de Belloy et épouse de Joseph, Victor de Héron, chevalier de la Mothe Saint­Rémy, céda la seigneurie de Belloy aux Montmignon déjà seigneurs d’Escarbotin.

Jean-Baptiste de Montmignon fit bâtir (ou rebâtir) la chapelle de Belloy dédiée aux Saints Anges en 1756, année de la naissance de son fils, aussi prénommé Jean-Baptiste, et qui mourut le 11 avril 1788 âgé de 32 ans et fut inhumé dans l’église d’Escarbotin où l’on peut voir encore sa pierre tombale.

Dame Antoinette Jeanne Jacqueline Lefebvre Duquesnoy, veuve de ce deuxième Jean­Baptiste de Montmignon, mourut âgée de 85 ans en son château de Belloy le 13 mars 1837. Sa pierre tombale se voit aussi dans l’église d’Escarbotin.

La chapelle de Belloy fut reconstruite ou très fortement restaurée dans le courant du XIXème siècle. Elle était toujours restée attachée au domaine du château et c’est seulement en 1927 que Monsieur Paul Laperche la cède à la commune.

Peu après le décès de Madame de Montmignon, le domaine de Belloy passe à Monsieur Alexandre Bisson de la Roque.

Pierre Alexandre Bisson de la Roque est né à Bourseville le 18 pluviose an Vl 11 (vendredi 7 février 1800), sixième enfant de Claude François Gabriel Joseph Bisson de la Roque, Maire de Bourseville et d’Anne Françoise Gabrielle Ledoux. Ce fut un personnage haut en couleur, réputé pour sa force herculéenne, il valut à son village natal le qualificatif de « fort comme Bourseville», il était également réputé pour son appétit pantagruélique, aussi ses amis l’avaient surnommé « le gros mangeur »

Monsieur de la Rogue est mort à Belloy le 16 avril 1885 sans laisser de postérité. Sa veuve, Sophie Espivent de la Villesboisnet, qu’il avait épousé en 1839. est décédée à Paris en 1887.

Monsieur de Guillebon, de Troussencourt(Oise), fils de Gabriel César de Guillebon et de Marie Gabrielle Flore Bisson de la Roque née à Bourseville le 28 ventose an 11 (mardi 18 mars 1794), hérite de son oncle, le domaine de Belloy-sur-Mer qu’il vend peu après à Monsieur René Laperche, ingénieur, époux de Mademoiselle Belzac.

Monsieur Paul Laperche, leur fils aîné, fit la guerre de 1914/18 comme officier d’état-major. En novembre 1918, il était capitaine et il fut l’interprète du Maréchal Foch, lors des préliminaires et de la conclusion de l’armistice du 11 novembre où il a joué un rôle très important. Il a épousé Mademoiselle Cécile Fleury, d’une vieille famille d’industriels du Vimeu. La paix revenue, Monsieur Paul Laperche est devenu l’un des dirigeants de l’importante usine Fleury-Depoilly actuellement plus connue sous la dénomination d’usine Laperche.

Le Chateau de Belloy

Nous ne savons rien de l’ancien château de Belloy, demeure des Cornu puis des Montmignon.

Monsieur de la Roque, qui avait acheté le domaine de Belloy entre 1837 et 1840, s’empressa de faire construire une vaste demeure, dans le style de son temps, au milieu du vaste parc qui agrémentait déjà cette belle propriété. L’ensemble était bien réussi.

Ce château dura un peu plus d’un siècle et fut en grosse partie détruit par un incendie qui le ravagea au cours de la nuit du 26 au 27 novembre 1951

Madame Paul Laperche a fait reconstruire le château actuel, après le désastre, en conservant tout ce qui pouvait être gardé de l’ancienne construction.